Marguerite Huré, précurseur de l'abstraction dans le vitrail religieux

Si elle est aujourd'hui largement oubliée, Marguerite Huré est pourtant l'artiste qui a signé, au Havre, les vitraux de l'église Saint-Joseph et de la chapelle du Lycée François 1er.  

Collaboratrice privilégiée d'Auguste Perret depuis la création des verrières à Notre-Dame de la Consolation du Raincy en 1927, elle est aussi à l’origine d’innovations formelles et techniques telles que l'introduction de l'esthétique abstraite dans le vitrail religieux moderne, à la chapelle du séminaire de Voreppe (Isère) en 1931. 

Marguerite Huré a joué un rôle essentiel dans la réception des œuvres d'Auguste Perret et des architectes du béton armé. L’artiste fut indiscutablement un catalyseur décisif dans l’adoption du béton brut en architecture. Pour les plus réfractaires, c'est l’art de la couleur de Marguerite Huré qui les réconcilie avec ce matériau.

Elle intervient dans près de soixante-dix édifices religieux, anciens et modernes, répartis dans une quinzaine de régions en France, notamment en Ile-de-France, en Normandie et en Bretagne. 

Malgré le bel hommage rendu par le père Couturier dans la revue L'Art Sacré en 1948 - « on ne dira jamais assez tout ce que lui doit la renaissance de l’art du vitrail » -, son œuvre n’a jamais fait l’objet d’une véritable monographie. 

Une conférence animée par Véronique David, spécialiste du vitrail au CNRS.